Le président de la République Emmanuel Macron était le dimanche 15 avril 2018 l’invité de BFMTV et Médiapart. Face à Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin, il s’est de nouveau affirmé comme le président des riches, quoi qu’il n’ait pas ménagé ses efforts pour essayer de se détacher de cette étiquette.

Emmanuel Macron s’est ainsi montré particulièrement gêné sur les questions de fiscalité. Lorsque Plenel et Bourdin ont mis sa déclaration « il n’y a pas d’argent magique » en rapport avec la fraude et l’évasion fiscales, qui coûtent chaque année entre 60 et 80 milliards d’euros à l’État, le président de la République a botté en touche, préférant parler d’« optimisation » fiscale et refusant de qualifier le Luxembourg de paradis fiscal. Sur le sujet, il a même osé dire : « je ne fais pas de morale »… précisément peut-être parce que ces comportements sont immoraux !

« L’argent, on le trouve pour nos priorités »

Même comportement du président lorsque Plenel et Bourdin ont mis ses énormes cadeaux fiscaux aux ultrariches en relation avec la crise dans les hôpitaux, les EHPAD, le service public d’une manière générale et la baisse du revenu des retraités. Après avoir tenté d’éluder les questions, de dire qu’elles étaient « démagogiques » et qu’il ne fallait pas « tout mélanger », Emmanuel Macron a fini par commettre une erreur en indiquant : « L’argent on le trouve pour nos priorités ». Boulette. Mais boulette qui a le mérite de la clarté : les riches sont la priorité du président.



Question « boulettes », une autre peut-être relevée. Interrogé par Edwy Plenel sur sa légitimité à appliquer un programme ultralibéral quand seulement 18% des Français inscrits ont voté pour lui au premier tour, Emmanuel Macron a déclaré qu’on pourrait aussi parler des « parlementaires de la France insoumise ». Ces propos, qui lui ont de toute évidence échappé (il a ensuite rétro-pédalé), montrent bien qu’il considère ce mouvement comme son principal opposant. Et quoi de plus logique : sa politique économique est l’exacte inverse de celle que voulait mener « la France insoumise »…

Bref : si Emmanuel Macron souhaitait utiliser cette émission pour rebondir alors que la contestation de sa politique ne cesse d’augmenter, c’est raté. Il a commis erreur sur erreur au cours de cette interview. En résumé : un véritable « naufrage en direct » selon les mots très justes de Jean-Luc Mélenchon.

4 réponses

    1. Merci d’argumenter
      car telle affirmation n’a de sens qu’au sein d’un raisonnement
      sinon c’est une humeur personnelle qui n’intéresse pas grand monde

  1. Non les insoumis ne sont pas dangereux en tant que force politique, Macron fait de la politique en mettant en valeur la FI qui n’existe que par Mélenchon d’ailleurs cela a été sa force au moment de la présidentielle mais un terrible handicap pour la bataille quotidienne, peu de relais dans le monde du travail, voir le résultat médiocre des partielles

  2. Depuis le début de son mandat Macron a démontré son mépris pour la France des petites gens. Sa volonté affichée de plaire à ceux qui ont permis son élection à coup de millions d’euros ne saurait faire oublier – ou mettrait plutôt au clair – son mépris de classe.
    La lutte des classes existe toujours et se renforce avec les inégalités qui se font ressentir de plus en plus et cela malgré les dénégations d’une bande d’hypocrites qui servent la soupe, pardon, le caviar de leur mauvaise foi à ceux qu’ils considèrent comme leurs maîtres. Pour une fois que des interviewers n’ont pas pris de gants en affichant clairement les contradictions entre le discours et l’action effective de Macron, nous ne pouvons que les féliciter. Ce qui met en lumière la cohérence mais aussi la mauvaise foi patenté du pantin Macron, mu par ses maîtres, l’oligarchie !
    Belle démonstration !

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